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Intonaco, kezako

Intonaco : nom latin désignant le dernier enduit de chaux fin sur lequel le fresquiste vient déposer, à frais (a fresco), les couleurs (tons) qui ne feront plus qu'un avec le mur. Une fois posés, il est ensuite impossible d'effacer ces pigments, à moins de détruire l'enduit.
Cette mise en oeuvre a été développée par les Italiens de la Rome antique, d'où le vocabulaire technique latin encore utilisé actuellement. Elle a été très largement employée en France à la période médiévale, en particulier romane, où la totalité de l'édifice pouvait être peint. Ces murs d'images étaient de véritables supports de communication destinés à tous alors que l'imprimerie n'existait pas encore. 

Ayant pratiqué puis enseigné la technique de la fresque à la chaux pendant plusieurs années, j'ai été frappée par la similitude que l'usage des sites numériques pouvait présenter avec le travail de ces oeuvres millénaires :
- communication destinée au grand nombre, passants des lieux ou surfeurs de la toile ;
- utilisation de l'écrit et de l'image mêlés, parfois en 3 dimensions (sculptures fresquées pour l'une, vidéos pour l'autre) ;
- possibilité d'utilisation de fonds de remplissage colorés mettant en valeur les espaces d'expression, le contenu (registre décoratif des fresques, papier peint, bandeau des lieux numériques) ;
- à l'identique des pigments déposés sur le mur a fresco, une fois qu'une page web est indexée par les moteurs de recherche, vous ne pouvez pas actuellement l'effacer ;
- même travail ergonomique d'aménagement de l'espace reliant la fresque et le bâtiment, qu'entre la page et l'architecture du site, pour correspondre aux usages du lieu ;
- même jeu de superposition des couches d'enduits au fil des réalisations et des pages archivées d'un blog ;
- essaimage des représentations par les propagations des ateliers de fresquistes itinérants avec rappel ou réemploi, et viralité de l'internet ;
- principe des communautés développant un style propre (ateliers des maîtres-fresquistes, plateformes de blogs ou de CMS). 

Poster un article, écrire un billet, publier une photographie, les rendre visibles sur un écran (mur numérique) serait-il la transposition en ce début du troisième millénaire du geste communiquant que réalisaient les fresquistes sur l'enduit intonaco des parois de l'aube de l'an mille ?



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Xavier Xavier dit :
15/04/2010 à 16:18

Bravo Isabelle, voici revenu le temps des cogitations et autres innovations sur Viabloga.

Une question car je ne comprends pas bien la finalité de ton projet : qu'apportera-t'il de plus que Viabloga ?

A bientôt
Xavier

 


isabelle isabelle dit :
16/04/2010 à 09:14

ViaBloga est une plateforme généraliste. Je voudrais retrouver l'état d'esprit des mini-plateformes comme ce que tu as fait avec le blog des zevillageois ou Guillaume Lapaque avec les vignerons de Loire. Ça a permis de développer des communautés bien actives je crois autour d'une thématique. Ici ça serait peut-être plutôt autour d'une autre façon gérer notre usage d'internet (écologique et solidaire, cela fera l'objet de développement dans de futurs billets). Mais parallèlement, je n'exclus pas non plus l'idée de cibler des utilisateurs potentiels particuliers (ceux liés à l'architecture, le bâtiment, le patrimoine que je connais assez bien) .
J'aimerais aussi envisager autrement la mise en valeur des utilisateurs, pour donner une dimension réseau à la communauté. Un peu comme le futur réseau des télétravailleurs :-)
 

 


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